80 kmh sur routes Pourquoi l’expérience va durer

Test Acount Mardi 03 Juillet 2018-12:51:49 Presse
Le Point
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Mise en œuvre le 1er juillet pour deux ans, la mesure, rejetée par trois Français sur quatre, aura des effets confondus avec les radars mobiles embarqués.

C'est un succès assuré. Au moins sur le plan des chiffres, car c'est à l'aune de la statistique que le gouvernement jugera « à la revoyure », le 1er juillet 2020, la portée de sa réforme. En abaissant de 10 km/h la vitesse sur les routes à deux voies sans séparation centrale, Édouard Philippe a fait le plus dur : démontrer qu'il avait de la suite dans les idées – une conviction toujours bonne à démontrer en politique – et supporter une bronca quasi généralisée. En effet, si un Français sur quatre semble approuver son action, c'est à coup sûr parce qu'il n'a pas le permis ou de voiture.

Tous les autres éructent et s'étranglent devant cette mesure très peu imaginative et qui n'engage en aucune sorte les deniers de l'État, comme l'auraient fait la modernisation du réseau ou la formation réelle des conducteurs. Au contraire même, elle va constituer une manne pour remplir ses caisses vides avec le produit des PV qui vont déferler, car comptabilisés au premier kilomètre-heure de dépassement. Il va falloir conduire les yeux écarquillés sur le compteur plutôt que sur la route ou passer à l'un de ces appareils d'alerte qui préviendront utilement de tout dépassement.

Le problème est que, loin des 400 000 kilomètres officiellement concernés par la mesure, ce sont bien 1 million de kilomètres hors autoroutes et routes à 3 ou 4 voies à séparation centrale qui seront concernés. Le gouvernement a beau jeu de dire que la différence vient des routes très secondaires, des voies locales, vicinales et autres cantonales, ce sont tout de même les 80 km/h qui y sont appliqués, même si, en certains lieux, leur profil ne permet pas une telle allure.

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